Jim Corcoran, c’est huit albums solos, plusieurs chansons marquantes, des clips inoubliables, cinq Félix, un Juno et, plus récemment, un prix Hommage de la SOCAN. Malgré cette feuille de route enviable, l’auteur-compositeur-interprète ne s’était encore jamais prêté à l’exercice de la compilation.
La perspective de produire une compilation traditionnelle ou un recueil de grands succès l’inspirant plus ou moins, Jim Corcoran, un artiste reconnu pour son goût marqué pour l’audace et l’expérimentation, a été séduit par l’idée de Michel Bélanger, président fondateur d’Audiogram et complice de la première heure. Ce dernier lui a proposé de raconter sa carrière en choisissant ses coups de cœur et en les ordonnant de façon à les révéler sous un nouveau jour. Pour l’épauler dans sa démarche, Michel Bélanger a fait appel à Guy Brouillard, un grand mélomane qui a été directeur musical à CKOI pendant plus de 40 ans.
Réalisées pour la plupart en collaboration avec Carl Marsh, les 19 pièces réunies sur l’album Complètement Corcoran couvrent 25 ans de carrière, deTêtu paru en 1980, à Pages blanches sorti en 2005. Il s’agit des versions originales retravaillées par l’ingénieur de son Claude Champagne et rematricées par Le Lab. « Michel et Guy sont parvenus à rafraîchir un geste devenu banal, celui de créer une compilation, explique Jim Corcoran. Certains de leurs choix m’ont étonné, d’autres m’ont touché, mais tout m’a plu. C’est complètement moi. »
On se replonge avec plaisir dans ces chansons qui n’ont pas pris une ride, Jim Corcoran ayant pris soin, tout au long de sa carrière, de se tenir à une distance respectueuse des modes et de s’entourer de musiciens et de choristes d’exception, dont le guitariste Pierre Côté et le bassiste Daniel Hubert. Livret à la main, on est à nouveau séduit par les textes imagés et bien ficelés qui témoignent d’une connaissance fine de la langue.
Des succès comme Perdus dans le même décor, en version remixée, J’vais changer le monde, C’est pour ça que je t’aime et Ton amour est trop lourd y côtoient des pièces moins connues, notamment De quoi j’me mêle, qui ouvre le recueil, Je me tutoie et Ça tire à sa fin, pourtant écrite au début de sa carrière solo. « Il y a une foule d’idées formidables dans le travail fait par Michel et Guy, mentionne Jim. Prenons Perdus dans le même décor, suivie de On s’est presque touché, deux chansons qui traitent de rupture amoureuse sous des éclairages totalement différents. Je suggère d’ailleurs aux auditeurs d’écouter les pièces dans l’ordre, comme Michel et Guy les ont agencées. »
Certains titres, comme la singulière J’ai tout mangé et la réjouissante D’la bière au ciel, mettent en relief le côté fantaisiste de l’auteur-compositeur et insufflent de la fraîcheur à l’album.
La dernière pièce, Éloge de la page blanche, coécrite à l’origine avec Jérôme Minière, a été réenregistrée en collaboration avec la compositrice et pianiste classique Julie Thériault. « Plus qu’un arrangement, Julie a fait un travail de composition qui permet au texte de s’élargir et de s’approfondir », souligne Jim, qui a fait pour l’occasion une piste de voix s’accordant parfaitement avec les ambiances nocturnes créées par la compositrice.
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HONORÉ PAR LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISE
Mercredi dernier, le Conseil supérieur de la langue française
a remis une insigne de l’Ordre des francophones d’Amérique à Jim Corcoran.
« C’est notamment pour sa contribution à la vitalité de la langue et de la culture d’expression française,
pour sa promotion et sa défense de la chanson et de la culture québécoises et pour son soutien aux artistes francophones que le Conseil supérieur de la langue française lui décerne l’Ordre des francophones d’Amérique. »
- Conseil de la langue française
Toutes nos félicitations!
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SOURCE: AUDIOGRAM