Musicienne chevronnée doublée d’une peintre accomplie (elle signe la toile qui orne le livret), Julie Thériault compose et joue du piano comme elle peint, s’amusant avec les ombres et la lumière pour créer des contrastes et ainsi reproduire la complexité de l’âme humaine.

Emprunté au vocabulaire de l’océanographie, le terme subduction fait référence à un mouvement lent, mais irréversible. « À mes yeux, ce terme évoque des forces intérieures très profondes, une notion qui est au cœur de ma démarche artistique et de mes compositions », explique Julie Thériault.

Puisant ses inspirations tant chez les Russes que chez les Français – on pense à Satie pour le minimalisme et à Debussy pour les touches impressionnistes –, la compositrice propose sur ce disque des titres qui se déploient tantôt avec lenteur et délicatesse, tantôt avec puissance et amplitude. Le jeu de piano est à la fois subtil et expressif.

De la mélancolique et somptueuse Spleen à Magma, ponctuée d’une vertigineuse montée, les pièces sont empreintes d’un grand pouvoir d’évocation, plongeant l’auditeur dans un univers à la fois riche en émotions et haut en atmosphères. D’une mesure à l’autre, la musique creuse inlassablement son sillon et s’épanouit sans se presser.

Un soin particulier a été apporté aux arrangements, signés par la compositrice. Un chœur constitué de 20 voix masculines enveloppe certaines pièces d’une aura de mystère et de solennité tandis que l’ensemble de cordes du Bratislava Symphony Orchestra, qui réunit 28 instrumentistes, confère élan et chaleur à plusieurs titres. Etna et Vlast permettent d’entendre la violoniste d’origine arménienne Nuné Melik, qui fait preuve d’une grande virtuosité en tirant de magnifiques sonorités de son précieux Landolfi.

Subduction a bénéficié de la participation de Michel Bélanger à la direction artistique. Le disque a été réalisé et mixé par Julie Thériault et Claude Champagne.

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SOURCE: AUDIOGRAM